Le débuté Benoît Hamon souhaite faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle.
Il a annoncé qu’il déposait ce jour un amendement dans le cadre de la loi sur le Dialogue social qui est actuellement discutée à l’Assemblée.
Cette idée avait déjà été lancée en décembre 2014 par un groupe de 30 députés de la majorité fédérés par Marie-Françoise Bechtel, députée MRC (chevènementiste) de l’Aisne. Ces députés proposaient l’inscription de deux nouveaux éléments au tableau des maladies professionnelles: la dépression consécutive à un épuisement profond et le stress post-traumatique au travail (voir l’article publié dans le JDD le 8 décembre 2014 et l’appel des députés).
Le burn-out est un « syndrome d’épuisement professionnel » (du terme anglo saxon « burnout syndrome », « burnout » signifiant littéralement « s’user (à force de travailler)» (voir l’article « le burn out au travail c’est quoi » publié sur le blog pratique du droit du travail).
En 1980, un psychanalyste américain, Herbert J. Freudenberger a nommé « burn-out » ce phénomène d’épuisement professionnel en référence à un « incendie intérieur » : comme pour un lieu dans lequel le feu aurait pris, il peut laisser les gens vidés intérieurement mais d’apparence intact
Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burnout, est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique dans lesquelles la dimension de l’engagement est prédominante.
Il se caractérise par 3 dimensions :
(source: INRS)
Le burn-out n’est donc pas une dépression, mais un processus réactionnel à des situations de stress répétées.
L’accord national interprofessionnel du 2 juillet 2008 relatif au stress au travail a défini le stress de la manière suivante:
Le syndrome d’épuisement professionnel se produit de façon insidieuse et certains symptômes psychologiques doivent alerter :
A ces troubles psychologiques viennent s’ajouter des symptômes physiques :
(source: site Radiance Humanis)
Voir également le diaporama proposé par le site Doctissimo permettant de visualiser :
– les signes d’alerte du burn-out: une phase de stress qui se caractérise par des palpitations, mains moites, suées, digestion difficile, troubles du sommeil;
– des symptômes spécifiques : débordement au travail, fatigue intense, difficultés à pratiquer de l’exercice physique, manque d’appétit, dévalorisation de soi, manque de motivation, désociabilisation, épuisement émotionnel, dépersonnalisation.
Les salariés français font partie des salariés européens les plus exposés aux risques psychosociaux selon une étude de la Dares publiée le 22 décembre 2014.
En France, il y aurait ainsi 3,2 millions de salariés exposés au syndrome d’épuisement professionnel.
Un français sur quatre serait concerné par cette maladie (source: émission RTL du 22/05/2015; baromètre CEGOS 2014; infographie du baromètre à consulter).
Ces statistiques sont-elles fiables ?
Dans un article publié le 9 janvier dernier, et intitulé « le burn-out reste mal défini, mal quantifié« , le Monde précisait qu’il existe des études nombreuses mais que celles-ci doivent être maniées avec prudence.
L’article citait notamment une étude réalisée pour le cabinet conseil Great place to work par l’Institut Think en janvier 2015, qui révèle que:
– 1 salarié sur 2 déclare être confronté soit directement ou soit pour un proche, à une situation de burn-out (arrêt de travail soudain suite à un épuisement lié aux conditions de travail;
– et presque 2 salariés sur 10 avouent être concernés personnellement par un burn-out.
Selon cette même étude, le burn-out touche particulièrement les professions intermédiaires, les cadres ou les managers (56%) ainsi que les femmes (53%) et les salariés dont l’âge se situe entre 45 et 54 ans (53%).
Les cadres en première ligne :
Selon une enquête Cadremploi effectuée fin 2013 dévoilait que selon un sondage effectué sur 3061 cadres en poste, 75% considéraient que l’ambiance dans leur entreprise s’était dégradée, principalement en raison de la conjoncture économique (42%), de la mauvaise santé de leur entreprise (29%) et de la crise subie par le secteur (29%).92% d’entre eux se disaient stressés.
Le phénomène toucherait tous les secteurs d’activité.
Parmi les cadres se déclarant stressés, 95% sont prêts à chercher un emploi ailleurs et 36% à envisager une reconversion.
Pour évacuer leur stress, ils trouvent un soutien auprès de leurs proches (47%) ou se tournent vers le sport (41%).
25% consultent un professionnel (psychothérapeute ou coach) et près de 20% déclarent fumer ou boire davantage.
1 salarié sur 2 considère que son entreprise ne prend pas en compte le bien-être au travail (cf. étude Great place to work).
Pour prévenir le burn-out, l’employeur doit en premier lieu être attentif aux signaux pouvant laisser penser qu’un salarié est peut-être en situation de burnout :
Un changement dans l’attitude du salarié, un repli sur soi, un désengagement inhabituel sont autant de signaux qui doivent interpeller l’entourage professionnel.
(source: INRS)
Actuellement, le burn-out n’est pas une maladie inscrite dans un tableau.
Le salarié qui entend voir reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle doit par conséquent:
– avoir une incapacité permanente de 25% (ce qui est très rare);
– prouver le lien entre son activité professionnelle et la maladie, à l’aide d’une expertise médicale;
Les 30 députés qui avaient en décembre 2014 appelé le gouvernement à faire entrer le burn-out au tableau des maladies professionnelles avaient proposé que ce tableau intègre deux éléments supplémentaires: la dépression suite à un épuisement profond et le stress post traumatique au travail.
L’amendement proposé par Benoît HAMON tend de la même manière à faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle inscrite au tableau, sans qu’il soit par conséquent nécessaire de justifier d’un taux d’incapacité.
Si la loi était modifiée en ce sens, cela permettrait au burn-out d’être plus facilement reconnu comme maladie professionnelle.
La reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle permettrait aux salariés concernés d’être pris en charge à 100% pour tous les soins en lien avec cette maladie, et de percevoir des indemnités journalières destinées à compenser sa perte de salaire.
De plus, si la maladie professionnelle entraîne le décès de l’assuré, les personnes qui étaient à sa charge (conjoint, concubin, partenaire lié par un pacte civil de solidarité, enfants, etc.) peuvent bénéficier d’une aide financière qui prend la forme d’une rente.
Pour en savoir plus:
– Dossier « Epuisement professionnel ou burn out » publié par l’INRS
– Dossier « Burnout : mieux connaître l’épuisement professionnel » publié par l’INRS
– Dossier « stress au travail » publié par l’INRS
– Le burn out : constat, symptômes et prévention de l’épuisement professionnel
– Les maladies professionnelles (site ameli)
– Tableaux des maladies professionnelles
Cet article a été rédigé par Maître Nathalie Lailler, avocate spécialiste en droit du travail, de la sécurité sociale et de la protection sociale.
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bonjours mon conjoint a travailler comme cuvreur 10 annees sans vacances en ontario il est tomber malade le 2aout 2017 il mas contacter et mas dit jai dit a mon boss que jetais plus capable .et que jai seulement le gout de tourner mon camion sur lautoroute face au autres et en finir ,sont boss lui as dit ok tu peut partir .laurent etais foreman les gars rentrait pas fesait pas le travail correct mon conjoint devait tous recomencer pour eux.cetais demandant et constant.en plus de devoir faire le travail des autres .le 3 fevrier 2017 le feu as prit notre petite maison as bruler perte totale laurent ne las pas prit.10 ans sans vacances .une surcharge de travail .pouf il as exploser le psy dit post traumatique severe mais la wsib ontario dit si aucune menaces des employer la demande nest pas considerer .quen penser vous.je suis sa conjointe que puis je faire.
bonjour
mon mari et moi sommes en invalidité cat 2 pour dépréssion
notre activité professionnel chauffeur de bus
notre psy a décelé un burnhout
ais ce considéré comme maladie professionnel ?
merci