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Le salarié qui ne respecte pas son préavis peut être condamné à verser une indemnité à son employeur

sanctionLorsque le salarié n’exécute pas le préavis, il s’expose à devoir verser à l’employeur une indemnité compensatrice correspondant à la durée du préavis restant à courir.

C’est ce qui a été jugé à plusieurs reprises par la Cour de cassation (Cass. soc. 18 juin 2008 n°07-42161; Cass. soc. 26 mars 2002 n°00-40321) : « l’obligation de respecter le délai-congé s’impose aux parties au contrat ; lorsqu’il n’en a pas été dispensé, le salarié qui n’a pas exécuté son préavis doit à l’employeur une indemnité compensatrice« .

Certaines conventions collectives prévoient expressément cette possibilité.

Ainsi, l’article 8.2 de la convention collective des ETAM du bâtiment, du 12 juillet 2006 précise: « Sauf accord contraire entre les parties et hormis le cas de faute grave, la partie qui n’observerait pas le préavis devrait à l’autre une indemnité égale à la rémunération correspondant à la durée du préavis restant à courir« .

Ou encore l’article 27  de la Convention collective nationale du personnel des voies ferrées d’intérêt local du 26 septembre 1974: « L’inobservation du préavis entraîne, pour la partie qui rompt le contrat, le paiement à l’autre partie du salaire normal correspondant à la durée du préavis restant à courir« .

L’ indemnité compensatrice a un caractère forfaitaire : elle est égale aux salaires et avantages qu’aurait perçus le salarié s’il avait travaillé pendant cette période (Cass. soc. 17 décembre 1987 n°85-42089: versement à l’employeur d’une indemnité égale à 8 jours de salaire, correspondant au préavis qu’aurait dû exécuter le salarié, commis de cuisine avec le statut d’ouvrier, le préavis étant dans son cas de 8 jours).

L’employeur n’a pas besoin de démontrer qu’il a  subi un préjudice (Cass. soc. 24 mai 2005 n°03-43037).

  • Le salarié peut-il être condamné à verser une somme plus importante que l’indemnité correspondant au préavis non exécuté ?

Oui, s’il est démontré un abus manifeste ou une intention de nuire à l’employeur ( Cass. soc. 16 novembre 2004 n°02-46135).

En ce cas, le salarié peut être condamné à verser, en plus de l’indemnité forfaitaire de préavis, une indemnité correspondant à la réparation du préjudice supplémentaire causé à l’employeur du fait de l’abus de rupture  : ‘l’indemnité de préavis présente un caractère forfaitaire et est indépendante de la réparation du préjudice supplémentaire causé en cas d’abus de rupture, que son attribution à l’employeur lorsque la rupture incombe au salarié ne met pas obstacle à l’allocation de dommages-intérêts distincts au cas où les circonstances ayant entouré cette rupture seraient fautives et préjudiciables à l’employeur« . Dans cette affaire, plusieurs salariés avaient quitté prématurément leur emploi, sans respecter le préavis, afin de créer une entreprise concurrente (Cass. soc. 21 mars 1979 n°77-41547).

Ce qu’il faut retenir: le salarié qui n’exécute pas son préavis s’expose à devoir verser à son employeur une indemnité correspondant, a minima, au montant des salaires du préavis restant à courir.

De la même manière, l’inobservation du préavis par l’employeur ouvre droit, sauf faute grave ou faute lourde, à une indemnité compensatrice au profit du salarié.

Voir également l’article publié sur le Blog pratique du droit du travail: Le salarié qui rompt son CDD avant le terme peut-il être condamné à indemniser son employeur ?

L’auteure de cet article

Cet article a été rédigé par Maître Nathalie Lailler, avocate spécialiste en droit du travail, de la sécurité sociale et de la protection sociale.

Si vous souhaitez une réponse documentée ou un conseil, vous pouvez demander une consultation en ligne avec Maître Lailler ici.

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