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Une candidate de Koh Lanta licenciée: elle avait demandé à son employeur un congé sabbatique qui n’avait pas été accepté

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koh-lantaElisabeth, la première candidate éliminée dans la nouvelle saison 2015 du jeu télévisé Koh Lanta vient de connaître une double peine: éliminée du jeu , elle a été licenciée par son employeur pour abandon de poste.

Elisabeth, qui est conductrice de bus, avait demandé à son employeur un congé sabbatique. Selon elle, son employeur aurait accepté qu’elle prenne un congé sabbatique puis aurait finalement changé d’avis. 

Croyant – à tort – avoir l’accord de son employeur, Elisabeth est tout de même partie vivre son rêve à Koh Lanta.

Candidate malheureuse, le retour en France a été rude puisqu’elle s’est vue licencier pour abandon de poste.

Elisabeth pouvait-elle légitimement considérer qu’elle avait l’accord de son employeur au motif que celui-ci lui avait dit oui dans un premier temps ?

Les explications données par celle-ci ne sont pas très claires, mais si effectivement, elle pensait avoir un accord verbal, Elisabeth aura été peu précautionneuse.

En effet, la demande de congé sabbatique obéit à des règles strictes:

Le salarié doit faire une demande écrite à son employeur par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre, en précisant la durée du congé et la date de départ.

Il doit adresser cette lettre au moins trois mois avant le début du congé sabbatique.

Il n’a pas l’obligation de justifier du motif de sa demande, excepté s’il entend utiliser ce congé pour travailler chez un concurrent.

L’employeur a 30 jours pour répondre au salarié. Il peut accepter le congé sabbatique, le différer, dans la limite de six mois, et même le refuser. Dans ce cas de figure, il doit préciser le motif de sa décision, en prouvant que cela pourrait avoir des conséquences préjudiciables à la production et à la marche de l’entreprise.

Le salarié doit par conséquent au moins attendre 30 jours avant de se prévaloir d’un accord tacite de l’employeur, ce qu’Elisabeth n’a manifestement pas fait.

Si l’employeur refuse le congé sabbatique, le salarié a la possibilité de contester sa décision en saisissant le Conseil de Prud’hommes dans les quinze jours.

Par ailleurs, si l’employeur ne donne pas de réponse à la demande de congé sabbatique, son silence est considéré comme valant accord.

En l’occurrence, Elisabeth n’avait pas eu l’accord de son employeur pour le congé sabbatique qu’elle avait demandé afin de participer à l’émission Koh Lanta, ou tout du moins, puisqu’elle prétend qu’il avait dans un premier temps donné son accord, elle n’est pas dans la possibilité d’apporter la preuve de cet accord qui aurait été verbal.

Ayant quitté son emploi sans accord de sa direction, Elisabeth se trouvait de facto en situation d’abandon de poste, et encourait une mesure de licenciement.

La loi est dure mais c’est la loi (sed lex dura lex).

Reste que l’aventure humaine que voulait vivre Elisabeth se termine bien mal pour elle, peut-être également pour l’employeur qui se serait sans doute bien passé de la mauvaise publicité qui lui est faite aujourd’hui par son ancienne salariée …

Lire également l’article paru ce jour dans L’OBS Le Plus.

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Congé sabbatique : comment en bénéficier ?

Congé sabbatique: à l’issue du congé, le salarié doit retrouver son précédent emploi ou un emploi similaire

L’auteure de cet article

Cet article a été rédigé par Maître Nathalie Lailler, avocate spécialiste en droit du travail, de la sécurité sociale et de la protection sociale.

Si vous souhaitez une réponse documentée ou un conseil, vous pouvez demander une consultation en ligne avec Maître Lailler ici.

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